Nombreux sont ceux qui s’y sont essayés, une ou deux fois par curiosité, ou qui l’ont adoptée dans leur routine quotidienne… il s ‘agit bien sûr de la méditation !
Nous devrions plutôt dire les méditations car il en existe différentes formes en fonction des traditions, et cultures où elle est pratiquée.
Pour que cet article puisse toucher le plus grand nombre, nous parlerons ici de méditation de pleine conscience ou pleine présence (mindfulness), qui a été très étudiée ces dernières années et qui n’est pas reliée à un courant religieux.
Je vais vous donner dans cet article quelques conseils pour débuter et vous découvrirez tout ce qu’elle peut vous apporter !
Précisons tout de même qu’il serait bien dommage de réduire la méditation à ses seuls « effets » physiques ou émotionnels, car il s’agit d’abord d’une voie de reconnexion à soi-même, pour mieux se connaître. Elle permet de se recentrer, de cultiver un espace profond de paix en soi. Elle nous donne l’occasion d’entendre notre petite voix intérieure (intuition, créativité, …) qui a de bien belles choses à nous dire si on prend le temps de lui ouvrir notre oreille…et notre cœur. |
Maintenant que cela est posé, nous pouvons prendre notre loupe et regarder ensemble les effets qui peuvent plus particulièrement vous intéresser en tant que diabétique.
Des bénéfices physiques
La pratique de la méditation va agir en profondeur sur votre système nerveux, en diminuant les réactions de votre corps aux stress que vous vivez. Il s’agit donc de choses très concrètes : les tensions physiques, le souffle, l’inflammation, le rythme cardiaque …
Un stress mal vécu, surtout au long cours (stress chronique) va aussi perturber votre glycémie. Votre corps, pour s’adapter, va en effet libérer plus de glucose dans le sang, via le cortisol. Il s’offre ainsi un surplus de carburant s’il devait combattre ou fuir. C’est un mécanisme archaïque de défense en cas de danger. Notre corps réagit malheureusement de la même manière face aux petits stress du quotidien que face au danger mortel que pouvait représenter un prédateur dans la forêt il y a des milliers d’années.
Il a été démontré que le stress chronique augmente le taux de glycémie sanguine.
La pratique de la méditation permet de quitter ce mode archaïque de survie qui ne nous est plus bénéfique aujourd’hui. Les réactions physiologiques sont tempérées, et vous obtenez ainsi une courbe de glycémie bien plus régulière.
Une étude de 2015 a montré que des femmes en surpoids qui avaient pratiqué la méditation de pleine conscience avaient une glycémie à jeun plus basse et une meilleure qualité de vie[1]. Ceci sans changer le poids ou travailler sur la résistance à l’insuline. Imaginez donc si vous cumulez l’alimentation avec la pratique de la méditation !
Une aide précieuse vis-à-vis des pulsions alimentaires
En méditant, vous acquérez aussi plus de contrôle vis-à-vis des pulsions alimentaires.
La nourriture a pu représenter pour certains un réconfort face à une émotion forte ou une sensation désagréable, en aidant à mettre tout cela à distance pour mieux le supporter. Et notre cerveau a ainsi enregistré ce mécanisme comme une solution possible, à privilégier (c’est ce qu’on appelle le circuit de la récompense).
Lorsqu’un nouvel évènement inconfortable survient, le cerveau va alors déclencher une pulsion vers l’aliment réconfort. Ce mécanisme va orienter nos schémas mentaux, nos décisions face notamment à l’alimentation, et il peut rendre plus difficile le fait de maintenir les bases d’alimentation saine que vous êtes en train d’installer.
La méditation permet de cultiver et d’élargir cet espace entre stimulus et réponse programmée et d’y retrouver le choix. Mais pour permettre ce choix et cette liberté de choisir à chaque instant, il faut apprendre à cesser de lutter contre nos réactions automatiques et accueillir la totalité de notre expérience intérieure du moment présent.
Avec cet accueil, cet espace s’ouvre graduellement et cette liberté de choisir à chaque instant devient alors possible, pour aller vers ce qui est bon pour nous.
Un entrainement de 8 semaines à la méditation permet de modifier la réponse émotionnelle du cerveau en dehors de l’état méditatif. Il a ainsi été démontré que les participants bénéficient d’une meilleure gestion des émotions après les stages de méditation de 2 mois (mbsr, mbct).
Ils améliorent leur relation à l’alimentation, planifient en avance leurs repas et font de meilleurs choix, ce qui facilite leur perte de poids[2].
Comment bien débuter ?
Il peut être intéressant de rejoindre un groupe de méditation avec un instructeur qui saura vous accompagner dans les débuts. Cela donne de la confiance, rassure, et permet de lever les principaux blocages ou les idées reçues telles que « je ne pourrai jamais méditer, je n’arrive pas à faire le vide dans ma tête ».
Heureusement, en méditation on ne cherche pas à faire le vide, on observe simplement nos sensations, nos perceptions, nos pensées ! Cette attitude d’observateur curieux et bienveillant est donc accessible à tout le monde.
Vous trouverez en dessous quelques liens pour creuser [3].
Vous pouvez aussi démarrer tout seul avec un livre CD[3] ou vous laisser inspirer par les nombreuses vidéos accessibles sur Youtube.
Voici par exemple un lien vers une pratique guidée par Christophe André : https://www.youtube.com/watch?v=nmCnKWMedAM
Conclusion
Prenez le temps d’être curieux, de tester différentes pratiques pour trouver celle qui vous convient. Lorsque l’on médite, on essaie de rester dans la posture du débutant, car même en suivant le même type de séance, les ressentis seront toujours différents.
On aiguise ses sens, on se surprend à découvrir une palette de sensations que l’on ignorait possible, et on approfondit la relation à notre corps.
Et sans chercher le résultat, juste en prenant ce temps pour nous-même, de petits « miracles » interviennent dans notre corps, semaine après semaine.
Ayant moi-même réalisé le stage MBSR (Mindfulness-based Stress reduction program) je ne peux que vous encourager à découvrir cette merveilleuse pratique.
« Nous
avons le pouvoir de créer notre propre environnement
biochimique, qu’il soit calme et régénérant, ou en état
de stress permanent… ce qui affecte directement la chimie de nos
cellules et donc notre santé.»
Elisa Eppel
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[2]Application of Mindfulness in a Tier 3 Obesity Service Improves Eating Behavior and Facilitates Successful Weight Loss : https://doi.org/10.1210/jc.2018-00578
[3] Pour aller plus loin sur la méditation de pleine conscience et les programmes MBSR (Mindfulness Stress Based Reduction program) et MBCT (Mindfulness Based Cognitive Therapy), quelques sites :
- https://www.association-mindfulness.org/
- http://mediterautrement.com/index.html
- https://lapausemeditation.org/
Une bibliographie dans laquelle puiser : https://www.association-mindfulness.org/livres-mindfulness.php